Les technologies de l’information et de la communication dans l’éducation en Afrique subsaharienne : du mythe à la réalité. Le cas des écoles de formation des enseignants au Burkina Faso (2006)

Tiemtoré, W. Z. (2006, December 18). Les technologies de l’information et de la communication dans l’éducation en Afrique subsaharienne : du mythe à la réalité : le cas des écoles de formation des enseignants au Burkina Faso. Thèse de doctorat, Université deRennes 2, 2006.  Consulté le 27/07/2014  : https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-00199259/

Introduction

L’objectif de cette thèse est d’étudier le niveau d’introduction des TIC au sein des centres de formation des enseignants au Burkina Faso.

À propos du Burkina Faso :

  • 12,6 millions d’habitants, population rurale à 79% et 55% de la population à moins de 15 ans.
  • Langue officielle : Français mais aussi Maoré, Dioula et Foulfoudé
  • Taux de scolarisation en primaire de 42,7% et taux d’alphabétisation environ 24%

Méthode

Il a mené des entretiens semi-directifs (25) et croisé les réponses avec des données officielles. Il a également mené des observations directes et obtenu des informations par le biais de fiches de renseignement (176).

Analyse des représentations

L’auteur montre que pour les enseignants et les formateurs, l’usage des TIC permet d’abord d’être connecté à travers le monde. En ce sens, il montre que l’usage des TIC a tendance a être réduit au recours à l’Internet.

D’ailleurs, selon les eux, l’utilisation des TIC permet l’accès à l’apprentissage et répond au problème de l’éloignement et de la sédentarisation par le biais de la formation à distance. En cela, l’usage d’Internet est donc perçu comme un avantage car ils peuvent avoir accès aux informations diffusées par l’Occident.

Enfin, selon les enseignants, le fait de se conformer à l’Occident est perçu comme positif car permet de sortir de la pauvreté.

Au niveau des acteurs politiques, l’auteur montre que l’usage des TIC est perçu comme un moyen permettant d’accélérer le développement économique du pays par l’intermédiaire de l’accès à l’information. Cela permettrait également de moderniser l’enseignement (FOAD).

Cependant, selon l’auteur, ce développement pourrait se réaliser au détriment des structures de formation déjà existantes. De plus, il souligne l’idée que ces formations sont étroitement liées au fonctionnement américain et occidental, ce qui pose le problème de l’adaptabilité de ces modes de formation.

Analyse des actions

L’auteur révèle que pour le moment, aucune formation à l’usage des technologies éducatives n’est proposée aux enseignants et aux formateurs. De même, seulement 30% des personnes interrogées ont déclaré avoir déjà eu recours à Internet, ce qui, selon l’auteur, montre que les propos tenus par les acteurs ne sont pas toujours fondés sur une réelle expérience.

Pour autant, au niveau des actions politiques, l’auteur met en évidence un engagement dans des projets et des partenariats dont les objectifs sont l’intégration des TIC au sein de l’éducation. Ainsi, de multiples programmes ont été développés :

  • e-education : mise en place de points d’accès à Internet au sein des structures administratives afin d’améliorer la gestion par l’intermédiaire des TIC
  • partners in learning : diffusion de l’informatique au sein des systèmes éducatifs (partenaire avec Microsoft)
  • programme VIH/SIDA et TIC : permettre l’accès aux informations sur le sujet. Idée selon laquelle l’accès aux informations sur le sujet par les enseignants pourrait ralentir sa propagation
  • programme Résafad : programme de formation à distance

Selon l’auteur, les résultats de l’ensemble des programmes n’atteignent pas les objectifs attendus. Selon lui, les pays dans lesquels sont instaurés ces programmes sont très endettés et donc ne refuse aucun partenariats. Le problème central expliquant ces échecs est lié à la notion d’adaptabilité aux pays.

Conclusion

Même si, d’après les enseignants, l’usage des technologies éducatives contribue au changement du système éducatif, le pays n’est pas encore dans une logique d’intégration des TIC selon l’auteur. De plus, selon lui, les programmes introduits participent à la propagation du modèle de fonctionnement occidental, ce qui pose la question des objectifs sous-jacents de ces partenariats.

Synthèse : SZ

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>