Lire à l’heure du mobile

UNESCO. (2014.). “Lire à l’ère du mobile”: lancement de publication.
Consulté le 26/04/2014 : http://unesdoc.unesco.org/images/0022/002274/227436e.pdf

L’Unesco a publié en 2014 un rapport relatif à une recherche réalisée en partenariat avec Nokia et une organisation sans but lucratif nommée WORLDREADER. Cette dernière a pour mission de combattre l’illettrisme en fournissant à tous et à toutes des livres électroniques lisibles sur des téléphones cellulaires connectés grâce à une application nommée WRM (Worldreader mobile)1. Elle revendique plus de 30 000 utilisateurs par mois en 2013.

La recherche s’est déroulée dans différents pays en voie de développement : le Ghana, le Kenya, l’Inde, le Nigeria, le Pakistan et le Zimbabwe.

La méthodologie adoptée repose sur un questionnaire distribué à plus de 4000 utilisateurs de WRM, complété par une étude des pratiques des usagers et 17 entretiens semi directifs avec des lecteurs fréquents. Le questionnaire, de manière classique, reposait sur une série de questions dont les réponses étaient situées dans une échelle de Lickert à 5 barreaux. Il comprend des questions explicites sur l’application WORLDREADER.

Le texte est très lisible, et aéré par de multiples tableaux et graphiques. Ces derniers donnent beaucoup de résultats mais cette abondance n’est pas toujours très informative.

Une grande majorité de répondants sont des hommes (75%), ce qui nous interpelle. Les enquêtés sont généralement jeunes, ils ont un niveau d’instruction plus élevé que la moyenne de la population. Effectivement les personnes qui possèdent un accès aux téléphones mobiles sont surtout des étudiants et des enseignants utilisant le projet WORLDREADER.

Ne pas savoir lire et écrire ne constitue pas un frein à l’accès aux téléphones mobiles, mais peut effectivement poser la question de l’accès aux différents contenus.

Sans grande surprise, les opinions relativement à la lecture sur leur téléphone sont généralement favorables, mais davantage chez les filles (2/3 environ sont très favorables contre moins d’un homme sur deux).

L’utilisation des téléphones mobiles pour la lecture est justifiée par les utilisateurs du fait qu’ils peuvent se déplacer plus facilement avec leurs téléphones mobiles qu’avec leurs livres.

D’autres évoquent le non-accès aux bibliothèques lorsqu’on habite dans des zones très éloignées de la ville. On peut noter que les lecteurs habituels étaient les plus enthousiastes et les lecteurs occasionnels beaucoup moins.

Un résultat intéressant est qu’un tiers des lecteurs sur mobile disent lire des histoires à leurs enfants, un autre tiers disant qu’ils le feraient s’il y avait des matériaux mieux adaptés aux enfants.

Les entretiens qualitatifs corroborent les résultats au questionnaire.

Au total, on a un témoignage intéressant, mais la recherche a des limites ; le sentiment d’enthousiasme et le goût de la lecture numérique pourraient pour une bonne part s’expliquer par le fait que les enquêtés étaient essentiellement des utilisateurs de WORLDREADER. Une étude touchant l’ensemble des utilisateurs des mobiles, non sélectionnés sur la base du volontariat donnerait sans doute des résultats différents.

Enfin, l’étude fournit un ensemble de recommandations et de bonnes pratiques pour les États membres de l’UNESCO, les organisations non gouvernementales (ONG), et fondations privées et publiques axées sur l’amélioration et l’accès à la lecture et à l’alphabétisation dans les pays en développement.

Synthèse :  GLB et MST

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