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Étude sur les usages et bonnes pratiques des technologies et des documents de communication dans l’enseignement à distance et l’apprentissage libre, plus particulièrement dans la formation continue des enseignants au Sénégal

Dieng, Papa Youga. Étude sur les usages et bonnes pratiques des technologies et des documents de communication dans l’enseignement à distance et l’apprentissage libre, plus particulièrement dans la formation continue des enseignants au Sénégal. Université de Montréal, 2006. Consulté le 25 septembre 2014 : http://www.osiris.sn///IMG/pdf/pydieng.pdf

De 2002 à 2007, le Sénégal a mené une politique active de TIC dans le but d’accroître le débit de la bande passante. On a pu observer l’augmentation d’abonnés de mobiles d’un côté tandis que de l’autre, la croissance s’est avérée pondérer pour les abonnés d’interne (ceci s’explique par le coût abordable de connexions pratiquées par les détenteurs de cybercafés). Les pratiques ayant évolué, il convenait à ce titre de repérer les cursus, les projets et les formations qui ont émergés à partir de l’intégration des TIC dans l’enseignement.

De manière générale, la formation des instituteurs est dispensée en une année au sein des EFI (écoles de formation des instituteurs). Pour une durée de 3 mois, des cours intensifs sont dispensés aux volontaires de l’éducation. Cette formation est sanctionnée par une certification (CAP ou CEAP). Les enseignants du moyen et secondaire du général sont formés au sein des facultés des sciences et technologies de l’éducation et de la formation. En ce qui concerne la formation continue des enseignants au niveau élémentaire, force est de constater que le dispositif de suivi pédagogique n’est pas suffisant (un inspecteur pour 50 maîtres). La structure de formation continuée (SFC) en charge de la formation continue de l’enseignement moyen et secondaire participe à l’amélioration de la qualité de l’enseignement à travers le développement des compétences professionnelles des acteurs du système éducatif. Cette structure s’appuie sur un réseau de cellules pédagogiques. Elle organise des stages de 3 jours qui sont combinés avec des animations pédagogiques au sein des établissements.

Qu’ils soient financés par des ressources africaines, européennes ou asiatiques, les projets ont pour objectif : l’amélioration, le renforcement ou encore l’appui au système. Le projet BAD IV a Permis de prendre en charge la formation (6 jours) et le recyclage (3 jours) des directeurs d’écoles élémentaires et professeurs du moyen. Le projet SITT s’occupe de la formation des principaux de collège et des professeurs d’enseignement moyen).

Le projet FAD DE est un financement japonais (JICA) axé sur la formation (alternance avec 5 jours de présentiel au début, suivi de 2 jours de regroupement) des directeurs d’école dans la région de Louga. Le projet de formation à distance de vacataire et corps assimilé à travers l’outil Worldspace est financé par la coopération japonaise à destination de l’enseignement secondaire général. Il est initié par le ministère de l’éducation du Sénégal et le Breda et compte 5 centres. Il est financé par la coopération japonaise.

L’APSE est un projet financé par l’AFD. Outre son appui au développement d’une formation à distance des professeurs vacataires de français, il contribue au renforcement des capacités de services centraux et déconcentrés de l’éducation nationale.

Le projet QUALITE dont les fonds sont gérés par l’ambassade de France au Sénégal a pour cible les jeunes enseignants pour une bonne maîtrise de la langue française.

Le projet de formation à distance des chefs d’établissement (FADCE) est mis en place pour combler le déficit de formation des chefs d’établissement. Le Resafad-TICE et d’autres organismes (DEMSG, COLEMS, le partenariat pour l’efficacité du Sénégal) se sont engagés sur le développement d’une FAD en direction des CE. C’est une formation mixte distance/présentiel ; les modules de formation sont intégrés à une plate-forme. Les directeurs expérimentés assurent le tutorat. Le Resafad de Dakar assure l’installation, l’hébergement, la maintenance et l’administration de la plate-forme.

La formation à distance des professeurs vacataires de français vise à relever le niveau académique des enseignants. Elle est pilotée par la coordination nationale de français de la formation continue en collaboration avec la faculté des sciences humaines de Cheik Anta Diop et le Resafad.

La formation CISCO a été lancée par l’union internationale de télécommunication pour créer des centres de formation à l’internet dans pays en développement. Près de 600 étudiants sont formés chaque année dans les centres. C’est une formation accessible qui comporte 280 heures du programme CNAP (concerne une 60 de pays émergeant dont 14 en Afrique) répartis sur 9 mois.

Le diplôme universitaire de communicateur multimédia (sous la responsabilité de l’université du Maine, de Cheick Anta Diop et Resafad) est une formation qui vise à donner une culture technique nécessaire dans le cadre des TIC. Pour former le personnel de l’éducation de haut niveau, des universités africaines (Cheick Anta Diop et Tunis) et européennes (Mons en Belgique, Louis Pasteur à Strasbourg et Genève) ont créés le master UTICEF.

De nombreux acteurs apportent leur soutien grâce aux investissements qu’ils effectuent dans les projets qu’ils initient ; ce qui reflète d’emblée la forte demande en formation continue. Malgré la mobilisation (d’enseignants, d’inspecteurs, de secrétaires, d’infographistes, de chefs de projet multimédia), le développement de site internet ou de plate-forme ne semble pas structuré. C’est pour cette raison que l’auteur recommande la formulation d’une politique TICE.

Synthèse : VR

Les TIC à l’école élémentaire. Étude du processus de construction des usages pédagogiques des TIC chez des instituteurs sénégalais

Diallo, Abdoul. “Les TIC à l’école élémentaire. Étude Du processus de construction des usages pédagogiques des TIC chez des instituteurs sénégalais.” PhD, Université de Montréal, 2011. Consulté le 25 septembre 2014 : https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/5051/Diallo_Abdoul_2011_These.pdf?sequence=4

Introduction

Dans sa thèse soutenue en 2011 et dirigée par Gervais et Karsenti, Diallo étudie le processus de construction des usages pédagogiques des TIC chez les instituteurs sénégalais. Dans une perspective compréhensive, il décrit et analyse le processus et les facteurs d’intégration des TIC dans les pratiques d’enseignement à l’école élémentaire dans les pays en développement d’Afrique du Sud et plus spécifiquement au Sénégal (p.34). La recherche a pour ambition de répondre à la question suivante : « comment et pourquoi des instituteurs sénégalais qui font usages pédagogiques des TIC sont-ils arrivés à les intégrer dans leur pratique d’enseignement ? » (p.36).

Méthodologie

Diallo s’appuie sur un modèle descripteur inspiré des approches de Sandholtz, Ringstaff et Dwyer (1997), de Karsenti, Savoie-Zajc et Larose (2001) ainsi que de Poellhuber et Boulanger (2001). Pour « construire des convergences » (p.83), il a également mené une étude multi-cas auprès de six instituteurs de l’Inspection d’Académie de Dakar issus d’écoles publiques ou privées qui ont développé depuis au moins quatre ans un programme d’intégration pédagogique des TIC. Six entretiens semi-directifs ont été réalisés et complétés par des questionnaires, des observations, et une analyse documentaire.

Résultats

Diallo présente ses résultats sous la forme de trois articles abordant chacun un volet des objectifs de sa recherche. Dans le premier article, il présente les profils socioprofessionnels et les contextes pédagogiques et technologiques dans lesquels les six instituteurs sont inscrits. Ses observations confirment des résultats bien connus qui ont souligné que pour que les enseignants parviennent à intégrer les TIC dans leurs pratiques d’enseignement, « il faut des profils professionnels et des contextes technologiques et pédagogiques d’usages favorables » (p. 135).

Dans le deuxième article, il montre comment les instituteurs sénégalais se sont approprié les TIC dans leurs pratiques d’enseignement. Les participants semblent considérer que les formations formelles ne leur ont pas apporté les ressources nécessaires à l’intégration pédagogique des TIC dans leurs pratiques professionnelles. Ils ont donc construit leurs usages par le biais d’interactions avec leurs collègues.

Enfin dans le troisième article, il dresse le profil des facteurs qui influent sur l’intégration des TIC. Il apparaît que les facteurs relatifs à l’accès aux TIC, aux ressources financières, et au soutien, ont un « impact décisif » sur les processus de construction des usages. Les formations suivies ont participé à la construction des usages même si elles n’ont pas toutes eu le même impact. Ainsi, elles ont permis de « renforcer les usages personnels que [les participants] avaient déjà développé » (p. 208) mais « ont été de moindre impact sur les processus » (p.208). Par ailleurs, l’existence de projets d’établissement d’intégration pédagogique des TIC, autour desquels des partenariats sont développés, est évoquée. De plus, la perception de l’intérêt et de l’engagement des directeurs des écoles et des parents d’élèves sont aussi des facteurs décisifs. Enfin, des facteurs pédagogiques et personnels sont mentionnés par les participants. Ceux-ci rendent compte de leurs croyances en l’efficacité des TIC tant dans leurs activités de préparation des cours et de gestion de la classe que dans leurs activités d’enseignement et d’apprentissage (p. 232).

Conclusion

Diallo conclut ses articles sur les limites des études et leurs perspectives.En premier lieu, il met en évidence que l’étude a seulement porté sur six participants qui bénéficient de « conditions très favorables » (p. 136) lesquelles ne permettent pas de refléter les systèmes éducatifs africains. C’est pourquoi, il serait intéressant d’étudier « des sujets moins favorisés » (p. 136). En outre, il propose de réfléchir à la réorganisation de l’environnement et du temps de travail professionnel des enseignants. En deuxième lieu, il note que la durée des entretiens ne permet pas de retracer les processus d’appropriation et de cooptation. Par conséquent, il faudrait mettre en œuvre une étude longitudinale de ces processus (p. 189). En dernier lieu, il distingue que l’étude n’a pas permis de rendre compte de l’impact des TIC en dehors de l’espace scolaire. Il faudrait donc voir comment l’accès aux technologies en dehors de l’École détermine les usages faits en classe.

Synthèse : CC