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Enseignement télévisuel et radio éducative en Afrique occidentale francophone de 1960 à 1980, un bilan contrasté

Awokou, Kokou. Enseignement télévisuel et radio Éducative en Afrique Occidentale Francophone de 1960 à 1980, Un Bilan Contrasté. Portique adjectif.net, 2007. Consulté le 25 septembre 2014 :  http://www.adjectif.net/spip/spip.php?article13

Cet article rédigé par K. Awokou présente un « bilan contrasté » des expérimentations de l’enseignement télévisuel et de la radio éducation qui ont été menées de 1960 à 1980 en Afrique occidentale francophone. L’auteur fait une rétrospective de la mise en œuvre de ces expérimentations soutenues politiquement et financièrement jusqu’à leur abandon suite aux problèmes de gestion et aux résistances manifestées par les milieux enseignants et les parents d’élèves.

Dans cette perspective, il s’appuie sur des expériences d’utilisation de médias inspirées par l’expérience française dans l’enseignement au Togo et en Côte d’Ivoire. À travers son article, il réactualise « le débat sur l’introduction des médias dans l’enseignement à un moment où les TIC sont présentées comme des supports d’enseignement » en s’interrogeant sur la résurgence, à partir des années 1990, de discours similaires liés à l’implantation des technologies éducatives.

K. Awokou réfléchit aux résultats obtenus qui éclairent le bilan paradoxal pouvant être établi de ces expériences. En effet, plusieurs raisons sont invoquées attribuant leur succès à leur échec. L’auteur se réfère à une étude menée par l’INSE en 1987 pour souligner que l’utilisation des technologies au Togo a permis d’améliorer les compétences pédagogiques des bénéficiaires de la formation. Par ailleurs, une autre étude sur le contexte de la Côte d’Ivoire a montré que l’emploi des médias a permis de réduire sensiblement le taux de redoublement et a amélioré l’atmosphère de la classe.

L’auteur distingue les raisons de l’arrêt de ces expérimentations. En premier lieu, il y a des raisons objectives. Celles-ci sont liées aux difficultés de la mise en œuvre des programmes (leur durée et leur manque de prévision), aux difficultés de financement, à la « non-reconversion » et à la « non-adaptation » du système d’enseignement secondaire au système d’enseignement télévisuel, à l’organisation et au fonctionnement de la structure chargée de sa gestion, aux insuffisances d’explication des projets à l’opinion publique. En deuxième lieu, il y a des raisons subjectives. Celles-ci sont, pour leur part, relatives aux critiques et aux perceptions négatives de l’opinion publique concernant cette forme d’apprentissage jugée « éphémère », aux perceptions du coût des programmes, et à l’idée qu’il est plus difficile « de promouvoir le mérite collectif ou l’effort de groupe » dans la mesure où ces méthodes favorisent la tricherie.

K. Awokou conclut d’une part que l’introduction de ces innovations a contribué à la perte du prestige du rôle de l’enseignant qui considère que l’utilisation des médias est une menace pour son emploi. D’autre part, un hiatus est apparu entre les attentes sociales de l’enseignement et les produits de l’institution télé-éducative qui sont jugés négativement par les parents.

Synthèse : CC

De l’utilisation des médias et des technologies de l’information et de La communication dans l’éducation de 1960 À 2006. Le cas du Togo

Awokou, Kokou. “De l’utilisation des médias et des technologies de l’information et de la communication dans l’éducation de 1960 À 2006. Le cas du Togo.” Université de Rouen, 2007.
tel.archives-ouvertes.fr/tel-00139109
Synthèse effectuée par Christelle Combemorel

Introduction

Dans sa thèse soutenue en 2007 et dirigée par Jacques Wallet, Awokou Kokou s’est intéressé à l’utilisation des médias et des TICE au Togo de 1960 à 2006. Il cherche à savoir si les leçons du passé, qui découlent de l’introduction de l’audiovisuel dans l’enseignement à partir des années 90, ont été retenues. Dans cette perspective, il décrit les différentes phases d’expérimentation et d’utilisation des médias dans l’enseignement et la formation qui ont eu lieu au Sénégal, au Bénin, au Niger, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, et plus particulièrement au Togo. Pour ce faire, il distingue d’une part la période de l’introduction de l’audio et de l’audiovisuel, et d’autre part la période des nouvelles technologies numériques ou multimédias.

Méthodologie

À travers une enquête par entretiens et par questionnaires diffusés par le biais de messageries électroniques auprès des apprenants en FAD entre 1999 et 2006 dans quatre pays d’Afrique, Awokou Kokou étudie la formation en ligne afin de tirer des orientations possibles pour les futures actions.

Résultats

Il résulte de l’étude que le contexte économique ne permet pas d’envisager une utilisation des TIC à grande échelle dans l’enseignement et la formation pour faire face aux défis de l’accès à l’éducation, à la formation, et à l’amélioration de la qualité de l’enseignement (p. 277).

Par ailleurs, l’inexistence d’une stratégie ou d’une politique nationale en matière de TIC ne participe pas à leur prise en main.

En outre, l’utilisation des TIC et de l’Internet est « limitée » à la bureautique et à la messagerie électronique (p. 277). Dans certains milieux de l’enseignement, l’accès à ces outils apparaît comme un « véritable luxe » (p. 277).

Enfin, il est nécessaire d’après Awokou Kokou de prendre en considération certains éléments pour organiser une coopération entre la FAD et l’utilisation des TIC dans l’enseignement et la formation. En premier lieu, il faudrait définir une politique nationale en matière de TIC pour cadrer et faciliter leurs utilisations. En second lieu, il faudrait établir des financements pour « engager une informatisation à grande échelle du système éducatif » (p.278). Enfin en dernier lieu, il serait important de renforcer l’expertise nationale et encourager des programmes de formation des enseignants.

Conclusion

Awokou Kokou conclut qu’il a focalisé son étude sur le cas du Togo. Il a décrit les expériences qui y sont menées sans procéder à une comparaison faite à partir d’observation sur le terrain, ce qui ne permet pas de « dégager les impacts des différentes technologies l’enseignement et la formation » (p.282). L’analyse d’archives existantes relatives à l’enseignement par la radio ou la télévision permettrait d’approfondir les recherches entreprises durant la thèse. De plus, la question de l’autoformation dans le cadre de la formation à distance n’a pas été traitée et serait intéressante à étudier. Enfin, la question du devenir des apprenants formés dans le cadre d’actions de FAD au Togo n’a pas été abordée. Au regard des considérations de cette forme d’enseignement à distance en Afrique, cette question constitue une piste de réflexion.