Retours d’expérimentations

Tablettes à l’école : ce que nous apprend l’expérience des utilisateurs (2013)

Vaufrey, C. (2013). Tablettes à l’école : ce que nous apprend l’expérience des utilisateurs.
Consulté le 26/12/2013, à l’adresse :
cursus.edu/article/20927/tablettes-ecole-que-nous-apprendexperience/

Dans cet article, C. Vaufrey met en perspective les présentations de deux projets issues de tables rondes ayant eu lieu au cours du Campus Européen d’Été 2013. Ces deux projets sont centrés sur les expériences des utilisateurs de tablettes en contextes éducatifs bien qu’ils les intègrent de manière contrastée, si ce n’est opposée.

Ainsi, dans le cadre du projet Edutablettes86, les utilisateurs sont au centre du dispositif d’innovation et de recherche, dont les méthodes s’inspirent des recherches-actions et sont fondées sur un principe d’induction1. Certains éléments d’analyse peuvent aider à cadrer des projets d’intégration de tablettes en éducation : par exemple, le fait de valoriser l’agentivité des enseignants en les laissant libres de composer leurs propres activités plutôt qu’en leur imposant des « bonnes pratiques » à reproduire. La nécessité, pour les enseignants, de développer des compétences de gestion de petits groupes est également mise en avant, si les objectifs visent l’utilisation « systématique » des tablettes.

Le second projet renvoie, selon les mots de l’auteure, au « centralisme à la française et [à] la sanctuarisation de l’école » dans le sens où tout, dans le projet, doit être « sous contrôle » : les instruments, l’échange de données, les rôles, etc. Mais l’utilisation d’instruments spécifiquement conçus pour l’école, ne correspondant pas à ceux utilisés en dehors de l’école, permettent de développer des compétences pouvant difficilement ou de manière malaisée se transférer dans d’autres contextes, face à d’autres artefacts. Ainsi, dans le cadre du projet TED, les expériences des utilisateurs sont situées en bout de chaine : il est simplement proposé qu’ils expriment leurs difficultés et souhaits pour qu’une nouvelle génération de machines soit implémentée.

Synthèse : AB

Apprendre avec des tablettes tactiles, des TNI. Retours d’expérimentations sur les tablettes tactiles

Eduscol (2013). Apprendre avec des tablettes tactiles, des TNI. – Retours d’expérimentations sur les tablettes tactiles. Portail National des professionnels de l’éducation.
Consulté le 26/12/13, à l’adresse  : http://eduscol.education.fr/cid71927/retour-des-experimentations-tablettestactiles.html

Ce document disponible sur le site Eduscol propose un premier retour sur les nombreuses expérimentations de tablettes en classe, engagées en France par le Ministère ces dernières années. Le rapport estime que, depuis 2010, le nombre de tablettes est en augmentation constante (15 000 en 2013, 23 000 en plus prévues en janvier 2014). Le suivi des déploiements, qui ont couverts une vingtaine d’académies, a eu pour visée de mesurer les « apports pédagogiques possibles » de ces technologies.

D’après les retours, les utilisateurs reconnaissent plusieurs qualités aux outils : une certaine souplesse, du fait des modalités d’utilisation variées (activités longues, courtes, ponctuelles et surtout, à tout moment) ; une capacité d’alternance entre travail individuel et de groupe (rotation, succession, variété de projections, d’échanges) ; variété des activités (activités multi-sensorielles et usages pluri-médias des tablettes), permettant l’accès à de nombreuses ressources. Le rapport note la diversité des initiatives des académies, qui peuvent aller du prêt de matériel au suivi et accompagnement des enseignants. L’Académie de Créteil met ainsi en place un projet de « développement de situations d’apprentissage motivantes » dans les domaines de la maîtrise de la langue, de l’investigation scientifique, ou des méthodes pédagogiques. Elle a également initié le projet CLIS’TAB dans des classes CLIS auprès des enseignants, élèves et AVS. Les acteurs (enseignants et collectivités) disposent ainsi d’une grande marge de manoeuvre dans l’utilisation des tablettes du fait qu’elles proviennent essentiellement, pour l’instant, de dotations publiques.

En termes de gestion pédagogique des classes, les expérimentations semblent offrir différentes options de pilotage et de suivi des élèves et de leur travail. Mais elles peuvent parfois présenter des difficultés du fait que les outils sont pour la plupart conçus pour le grand public. Les tablettes sous système d’exploitation iOS ne possèdent pas d’outils permettant « d’ouvrir les droits d’utilisation des ressources », ce qui peut constituer une difficulté dans la conception et la tenue des classes. Les tablettes sous Windows 8 professionnel présentent des modalités hybrides, mélangeant utilisation tactile et clavier. Les « ardoises tactiles » BIC, quant à elles, sont spécialement conçues pour une utilisation dans le cadre scolaire puisqu’elles sont elles dédiées aux élèves, aux enseignants et aux collectivités. Elles semblent offrir le plus d’avantages en termes à la fois de contenus, de matériel et de service (notamment les services de pilotage et de gestion de classe).

Le rapport note que, malgré leurs promesses d’apports et de stratégies pédagogiques différentes, les tablettes ne doivent être qu’un élément de réponse plus globale prenant en compte les « contraintes techniques, logistiques et organisationnelles » du milieu scolaire. La nécessité d’une connexion internet stable et de qualité, de systèmes d’identification sécurisés, d’une présentation des ressources adaptée au public scolaire, sont autant d’éléments auxquels les applications et les services web conçus pour le grand public ne répondent pas forcément.

Les auteurs concluent sur plusieurs risques pouvant être liés à l’utilisation des tablettes en classe :

  • un glissement peut s’opérer de « l’apprentissage via l’outil » à « l’utilisation des fonctionnalités de l’outil sans réflexion sur l’apprentissage » ;

  • le temps d’apprentissage prévu (par définition, restreint), peut limiter la démarche en diminuant les possibilités d’exploitation de ressources, de scénarios ;

  • l’introduction même des tablettes en classe peut relever de la promotion commerciale plutôt que faire suite à des études sur les apports réels.

Synthèse : JTT

Série d’été – éduquer avec un smartphone (2011)

Bolo, C. (2011). Série d’été – éduquer avec un smartphone. Presse.
Consulté le 15/02/2014, à l’adresse :
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20110812.OBS8462/serie-d-ete-eduquer-avec-un-smartphone.html

Cet article de presse comporte, entre autres liens, deux extraits de reportages en appui à l’argumentation verbale. Un extrait de journal télévisé présentant les visées du plan Informatique Pour Tous (IPT) mené par Laurent Fabius en 1985 permet de rappeler que l’utilisation de technologies en classe n’est pas nouvelle, les smartphones s’inscrivant dans une série d’innovations déjà longue.

L’article présente la diversité des applications à visée éducatives disponibles : des jeux éducatifs pour les tous petits jusqu’aux logiciels d’apprentissages complémentaires pour les lycéens ou aux vidéos de conférences pour les universitaires, le gisement de ressources éducatives paraît avoir trouvé là, une autre voie et de nouveaux formats pour s’étendre.

La présentation d’un extrait d’un documentaire de la chaine ARTE sur l’utilisation des téléphones portables au primaire en Suisse ou dans une université anglaise pour les cursus de médecine met en question l’interdiction actuelle des portables à l’école en France. Si la visée commerciale des développements d’applications éducatives pour smartphones est explicitée dans l’article, peu d’analyses concernant les risques et les formes de prévention de mésusages de ces artefacts par les enfants ou les étudiants sont présentées.

Synthèse : AB

1 Soit d’observations pour l’émission d’hypothèses interprétatives et non de vérification d’hypothèses pré-établies.