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TIC UNESCO : Un référentiel de compétences pour les enseignants

UNESCO. (2011). « TIC UNESCO : Un référentiel de compétences pour les enseignants ». Paris.
Consulté le 25 septembre 2014 : unesdoc.unesco.org/images/0021/002169/216910f.pdf

Présentation générale

Ce rapport a été rédigé à l’issu d’un projet d’élaboration d’un référentiel de compétences TICE international et donc généralisable à l’ensemble des formations d’enseignants existantes au sein des différents systèmes éducatifs.

Ce projet s’inscrit dans le cadre des politiques menées par l’UNESCO en éducation. Parmi celles-ci se trouvent le souci de faciliter la transmission d’une culture et d’un patrimoine au sein d’une même communauté et entre les pays, la promotion de l’épanouissement des enfants et des jeunes adultes au travers d’une éducation, la promotion de la démocratie et la contribution au développement économique des pays émergents.

Les axes du référentiel de compétences TICE

Le référentiel définit dans ce rapport est divisé en trois catégories de compétences qu’il est possible de généraliser à l’ensemble des formations enseignantes.

Alphabétisation technologique

L’alphabétisation technologique consiste à former des enseignants à l’usage des TICE de manière à ce qu’ils puissent les intégrer au sein de leurs pratiques en classe. En ce sens, l’enseignant doit être capable d’évaluer la pertinence de l’utilisation des instruments et des moyens disponibles lui permettant d’élaborer des situations d’enseignement et d’apprentissage.

De plus, ce référentiel a pour objectif de former les enseignants à la constitution d’une veille scientifique à propos de l’usage des TICE qui leur permettra de se former tout au long de leur carrière professionnelle.

Approfondissement des connaissances en matière d’usage des TICE et des politiques éducatives

D’après ce rapport, l’usage des nouvelles technologies dans l’enseignement est proche de celui effectué au sein des entreprises. En ce sens, selon l’UNESCO, les contenus des programmes scolaires peuvent prendre appui sur le fonctionnement de l’entreprise et sur les politiques éducatives menées dans d’autres communautés. Ainsi, ils recommandent que les élèves puissent apprendre à résoudre des problèmes concrets de manière collective.

Pour cela, les enseignants doivent apprendre à gérer l’information, pouvoir proposer des ressources éducatives aux élèves (logiciels) et développer une pédagogie d’avantage centrée sur les apprentissages de l’élève.

Création de nouvelles connaissances

Selon l’UNESCO, les élèves doivent se situer dans une société de la connaissance avec l’introduction des nouvelles technologies. Pour cela, la formation des enseignants peut être axée sur la création de situations d’enseignement dans lesquelles l’élève pourrait construire de nouvelles connaissances et savoirs.

À cette fin, les enseignants peuvent avoir recours à l’utilisation d’instruments connectés en réseau, de moyens tels que les ENT et les ressources en ligne.

Conclusion

L’élaboration d’un tel référentiel permettrait d’uniformiser sur le plan international, la formation des enseignants à l’usage réflexif des TICE.

Cependant, le compte-rendu de ce projet s’inscrit dans une perspective néo-libérale de l’enseignement qui propose parfois un rapprochement étrange avec le fonctionnement de l’entreprise. Il serait donc intéressant de croiser ces données avec les politiques éducatives menées dans les pays des experts signataires de ce projet.

Synthèse : SZ

Usage des TIC, développement et extension des compétences professionnelles chez les enseignants en formation initiale au département d’Informatique et des Technologies Éducatives de l’ENS de l’Université de Yaoundé I

Ndibnu-Messina Ethé J. & Willy Nya-Nouatcha G. (2014). Usage des TIC, développement et extension des compétences professionnelles chez les enseignants en formation initiale au Département d’Informatique et des Technologies Éducatives de l’ENS de l’université de Yaoundé I. Frantice.net, (8), p. 5–17.
Consulté le 25 septembre 2014 :  www.frantice.net/document.php?id=845

Introduction

Il s’agit d’un article de recherche dont la visée est l’analyse de l’appropriation des nouvelles technologies par les étudiants de l’enseignement supérieur et particulièrement par les futurs enseignants inscrits à l’ENS de Yaoundé au Cameroun.

Les auteurs ont tenté d’analyser la manière dont les futurs enseignants de Français Langue Seconde et de culture camerounaise sont formés et utilisent les nouvelles technologies présentes au sein de cette ENS, ainsi que les conséquences sur leurs comportements.

Méthodologie

Les auteurs ont adopté une démarche à la fois qualitative par le biais d’entretiens semi-structurés et aussi quantitative auprès des futurs enseignants inscrits en formation initiale. Au total, 38 d’entre eux ont passé l’entretien et le questionnaire. Parmi eux, 14 sont inscrits en niveau 1 (12 hommes et 2 femmes), 15 en niveau 2 (12 hommes et 3 femmes) et 9 en niveau 4 (3 femmes et 6 hommes). Les effectifs sont donc faibles et les résultats obtenus donnent des indications sur la situation.

Résultats

La recherche révèle d’abord des écarts d’accessibilité entre les nouvelles technologies présentes au sein de l’ENS. En effet, selon les auteurs, les plus utilisées correspondent à celles les plus anciennement introduites comme le vidéoprojecteur (9/10), les logiciels éducatifs (6/10) et la caméra (6/10). Les instruments de reproduction de documents tels que l’imprimante, la photocopieuse et le scanner sont moins mentionnés. Enfin, le lecteur d’empreintes digitales n’est presque pas utilisé, les étudiants préférant avoir recours à la fiche d’enregistrement manuelle qui demeure présente.

Depuis la création de point d’accès à Internet au sein de l’ENS, la grande majorité des futurs enseignants y ont recours, en particulier en bibliothèque. Les buts les plus mentionnés sont d’effectuer des recherches d’informations tels que des documents permettant de compléter les cours suivis.

Les auteurs ont ensuite tenté d’analyser les représentations des futurs enseignants à propos des apports des nouvelles technologies en termes d’autonomisation et d’amélioration des apprentissages. Les trois quarts pensent que l’utilisation des nouvelles technologies permet d’approfondir les connaissances.

Cependant, certains soulignent des problèmes liés à l’utilisation. Presque la moitié pensent que les TICE augmentent le nombre de tâche à effectuer. Surtout, les contraintes financières importantes et sont mentionnées par une grande majorité.

Conclusion

Les auteurs soulignent le fait selon lequel la formation à l’usage des nouvelles technologies n’est pas prise en compte au sein de la formation initiale à l’ENS. De même, la formation en langues est étroitement liée à la formation à distance. D’ailleurs, l’AUF avait conseillé aux étudiants de suivre des formations à distance en 2013.

Au sein de cet établissement, même si l’introduction des nouvelles technologies s’intensifie, des obstacles tels que le coût ou le manque de suivi de la part des enseignants sont mis en évidence.

Synthèse : SZ

Typologie des référentiels de compétences TICE en matière de formation des personnels de l’éducation. Une étude de cas : les e‐Ecoles du NEPAD

Mbodj, M. (2010). « Typologie des référentiels de compétences TICE en matière de formation des personnels de l’éducation. Une étude de cas : les e‐Ecoles du NEPAD« . Frantice.net, (2), p. 36–54. Consulté le 25 septembre 2014 : http://www.frantice.net/docannexe.php?id=336

Introduction

Cet article est le compte-rendu d’une recherche menée au Sénégal dans le cadre du projet NEPAD. Ce projet est dirigé par les actuels gouvernements des pays africains et ceux membres de l’agenda Panafricain. Des politiques publiques ont été élaborées dans plusieurs domaines comme l’agriculture, la santé et l’éducation.

Concernant l’éducation et la formation, le projet NEPAD a pour objectif la scolarisation des enfants en primaire d’ici 2015, la prévention et la prise en charge des élèves et enseignants atteints du VIH, la promotion de l’égalité des sexes face à l’éducation ou encore la formation des enseignants par le biais de la formation à distance1.

Cet article à pour but de comprendre comment se situent les futurs enseignants par rapport aux objectifs fixés par les E-Ecoles du NEPAD ? Afin de répondre, l’auteur formule l’hypothèse selon laquelle la formation doit être définie au niveau macro-systémique par le biais de la création de référentiels et de certificats permettant la formation à l’usage des TIC. Selon lui, cela permettrait de cadrer les formations des personnels éducatifs et de faciliter ‘intégration des TICE au sein des établissements.

Méthodologie

Pour mener son étude, l’auteur propose une analyse des référentiels déjà présents au sein des système s éducatifs (C2i, CISCO, EPIC, ICDL). Cette analyse s’accompagne d’une sélection de programmes de formation à l’usage des nouvelles technologies éducatives des enseignants mais aussi d’autres personnels éducatifs et administratifs. Enfin, l’analyse des référentiel cible, dans un second temps, ceux appliqués dans les pays africains (ACE, DUCM).

Résultats

A. Analyse des compétences communes visées par les référentiels sélectionnés

L’analyse des référentiels considérés a permis d’identifier 8 catégories de compétences communes :

  • déontologie, éthique et responsabilités professionnelles vis-à-vis de l’usage des TIC
  • pédagogie et didactique
  • évaluation des ressources TIC et des pratiques d’apprentissage
  • gestion, administration
  • communication, collaboration
  • innovation
  • leadership
  • développement professionnel

B. Analyse des compétences visées par les référentiels africains selon NEPAD

A partir de la précédente analyse, l’auteur est parvenu à définir des catégories de compétences qui pourraient, selon lui, faire partie du référentiel de formation à l’usage des TICE dans l’enseignement en Afrique.

Parmi celles-ci, on trouve :

  • déontologie
  • pédagogie et didactique pour des usages centrés sur l’apprentissage
  • capacités d’évaluation des ressources, des pratiques et des politiques TICE
  • gestion, administration
  • communication, collaboration
  • innovation
  • leadership
  • développement professionnel, formation, tutorat
  • sensibilisation, ouverture, veille scientifique
  • compétences sociales et citoyennes
  • autonomie et initiative

C. Élaboration de niveaux de développement de l’enseignant

Ensuite, l’auteur a situé ces catégories de compétences en fonction de niveaux de développement de l’enseignant vis-à-vis de l’usage des TICE.

Niveau

Compétences associées

0

Non-utilisation des TICE malgré leur présence dans l’établissement

1

Utilisation réduite à l’illustration ponctuelle de cours

2

Exploration des TICE par le biais d’utilisations plus fréquentes et élargies (jeux éducatifs, leçons appliquées)

3

Les TICE sont utilisées en complément des situations d’enseignement/apprentissage

4

Les TICE sont dites « intégrées ». Elles servent de support à l’enseignement

5

L’usage des TICE se propage au-delà des frontières de la classe (possible communication avec des professionnels)

Soumission du référentiel aux personnels éducatif

L’auteur a soumis à validation son référentiel auprès de différentes personnes travaillant au sein de systèmes éducatifs africains. Parmi eux se trouvent, des enseignants et administrateurs africains, des conseillers pédagogiques, des surveillants, des intendants, des chefs d’établissement et des inspecteurs. Au total, environ 30 personnes ont été interrogées.

Les résultats montrent que le référentiel est considéré comme pertinent par la plupart des enseignants et des chefs d’établissement. 83% de l’échantillon total pense que ce référentiel permet de développement de compétences pédagogiques liées aux TICE et 93% que cela favorise le développement professionnel.

Cependant, l’approche d’intégration des compétences par niveau de développement n’est pas jugé comme pertinent par la quasi-totalité de l’échantillon.

Conclusion

Le bilan est donc mitigé dans la mesure où la moitié de l’échantillon pense que le référentiel élaboré par l’auteur est moyennement adapté au contexte africain.

1 Informations disponibles à l’adresse ( consulté 09/2014) : http://www.nepad.org/fr/humancapitaldevelopment/education-et-formation

Synthèse : CC

Les technologies de l’information et de la communication dans l’éducation en Afrique subsaharienne : du mythe à la réalité. Le cas des écoles de formation des enseignants au Burkina Faso (2006)

Tiemtoré, W. Z. (2006, December 18). Les technologies de l’information et de la communication dans l’éducation en Afrique subsaharienne : du mythe à la réalité : le cas des écoles de formation des enseignants au Burkina Faso. Thèse de doctorat, Université deRennes 2, 2006.  Consulté le 27/07/2014  : https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-00199259/

Introduction

L’objectif de cette thèse est d’étudier le niveau d’introduction des TIC au sein des centres de formation des enseignants au Burkina Faso.

À propos du Burkina Faso :

  • 12,6 millions d’habitants, population rurale à 79% et 55% de la population à moins de 15 ans.
  • Langue officielle : Français mais aussi Maoré, Dioula et Foulfoudé
  • Taux de scolarisation en primaire de 42,7% et taux d’alphabétisation environ 24%

Méthode

Il a mené des entretiens semi-directifs (25) et croisé les réponses avec des données officielles. Il a également mené des observations directes et obtenu des informations par le biais de fiches de renseignement (176).

Analyse des représentations

L’auteur montre que pour les enseignants et les formateurs, l’usage des TIC permet d’abord d’être connecté à travers le monde. En ce sens, il montre que l’usage des TIC a tendance a être réduit au recours à l’Internet.

D’ailleurs, selon les eux, l’utilisation des TIC permet l’accès à l’apprentissage et répond au problème de l’éloignement et de la sédentarisation par le biais de la formation à distance. En cela, l’usage d’Internet est donc perçu comme un avantage car ils peuvent avoir accès aux informations diffusées par l’Occident.

Enfin, selon les enseignants, le fait de se conformer à l’Occident est perçu comme positif car permet de sortir de la pauvreté.

Au niveau des acteurs politiques, l’auteur montre que l’usage des TIC est perçu comme un moyen permettant d’accélérer le développement économique du pays par l’intermédiaire de l’accès à l’information. Cela permettrait également de moderniser l’enseignement (FOAD).

Cependant, selon l’auteur, ce développement pourrait se réaliser au détriment des structures de formation déjà existantes. De plus, il souligne l’idée que ces formations sont étroitement liées au fonctionnement américain et occidental, ce qui pose le problème de l’adaptabilité de ces modes de formation.

Analyse des actions

L’auteur révèle que pour le moment, aucune formation à l’usage des technologies éducatives n’est proposée aux enseignants et aux formateurs. De même, seulement 30% des personnes interrogées ont déclaré avoir déjà eu recours à Internet, ce qui, selon l’auteur, montre que les propos tenus par les acteurs ne sont pas toujours fondés sur une réelle expérience.

Pour autant, au niveau des actions politiques, l’auteur met en évidence un engagement dans des projets et des partenariats dont les objectifs sont l’intégration des TIC au sein de l’éducation. Ainsi, de multiples programmes ont été développés :

  • e-education : mise en place de points d’accès à Internet au sein des structures administratives afin d’améliorer la gestion par l’intermédiaire des TIC
  • partners in learning : diffusion de l’informatique au sein des systèmes éducatifs (partenaire avec Microsoft)
  • programme VIH/SIDA et TIC : permettre l’accès aux informations sur le sujet. Idée selon laquelle l’accès aux informations sur le sujet par les enseignants pourrait ralentir sa propagation
  • programme Résafad : programme de formation à distance

Selon l’auteur, les résultats de l’ensemble des programmes n’atteignent pas les objectifs attendus. Selon lui, les pays dans lesquels sont instaurés ces programmes sont très endettés et donc ne refuse aucun partenariats. Le problème central expliquant ces échecs est lié à la notion d’adaptabilité aux pays.

Conclusion

Même si, d’après les enseignants, l’usage des technologies éducatives contribue au changement du système éducatif, le pays n’est pas encore dans une logique d’intégration des TIC selon l’auteur. De plus, selon lui, les programmes introduits participent à la propagation du modèle de fonctionnement occidental, ce qui pose la question des objectifs sous-jacents de ces partenariats.

Synthèse : SZ